Voilà un temps montait l’odeur d’une relégation de Pluton hors du système solaire, non sans que la ruche des experts astronomes soit divisée. Eh bien, voilà c’est fait : le 25 août 2006, l’UAI [Union astronomique Internationale] a rendu sa décision depuis Prague après une semaine de concertation et un vote participatif de 300 experts sur les 2500 présents. Pluton ne fait plus partie du système solaire selon la définition du mot planète, dont voici le texte intégral en français :
« Les observations récentes ont changé notre vision des systèmes planétaires et il est important que la nomenclature des objets reflète notre compréhension actuelle. Ceci s’applique en particulier à la définition d’une planète. Le mot planète désignait initialement les vagabonds du ciel, c’est-à-dire les points de lumière qui bougeaient par rapport aux étoiles. Les découvertes récentes nous conduisent à une nouvelle définition correspondant à l’état de nos connaissances ».
« En conséquence, l’Union astronomique internationale (UAI) décide de répartir les planètes et les autres corps de notre Système solaire en trois catégories de la manière suivante :
1. Une planète est un corps céleste, qui :
a) est en orbite autour du Soleil,
b) a une masse suffisante pour que sa gravité l’emporte sur les forces de cohésion du corps solide et le maintienne en équilibre hydrostatique, sous une forme presque sphérique,
c) a éliminé tout corps susceptible de se déplacer sur une orbite proche ;
2. Une planète naine est un corps céleste, qui :
a) est en orbite autour du Soleil,
b) a une masse suffisante pour que sa gravité l’emporte sur les forces de cohésion du corps solide et le maintienne en équilibre hydrostatique, sous une forme presque sphérique,
c) n’a pas éliminé tout corps susceptible de se déplacer sur une orbite proche,
d) n’est pas un satellite.
3. Tous les autres objets (note 3) en orbite autour du Soleil, à l’exception des satellites, sont appelés petits corps du Système solaire.
Notes :
1. Les huit planètes sont : Mercure, Vénus, Terre, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune.
2. Une action spécifique sera organisée par l’UAI pour décider à quelle catégorie, planète naine et/ou autres classes, appartiennent les cas limites.
3. Ceci inclut la plupart des astéroïdes du Système solaire, la plupart des objets trans-neptuniens (OTN), les comètes et tous les autres corps.
Conformément à la définition ci-dessus, Pluton est une planète naine. Il est identifié comme le prototype d’une nouvelle catégorie d’objets trans-neptuniens. "
Résumé des causes de cette relégation plutonienne
1° Les astronomes, soucieux de sémantique, ont voulu donner une définition au mot planète, d’après les actuelles avancées de leur savoir, se séparant ainsi de l’ancienne acception héritée des grecs. D’ailleurs : [source 1] « La notion de planète est plutôt floue, reconnaît Alain Doressoundiram, astrophysicien à l’observatoire de Paris. Ce n’est pas une question de taille puisque certains astéroïdes dépassent les 1000 km sans pour autant être considérés comme des planètes. Ce n’est pas non plus une question d’atmosphère, puisque plusieurs satellites de Jupiter en disposent… Autant dire qu’à l’heure actuelle, la définition exacte d’une planète n’existe pas. » Et de rajouter, plus loin :« Dès lors, comment qualifier Pluton ? »
« C’est un choix purement arbitraire, reconnaît Alain Doressoundiram. Mais si l’on doit considérer Pluton, ou même Sedna, comme des planètes, alors notre système solaire en compte des centaines ! »
2° Les récentes découvertes d’autres objets planétaires au-delà de Pluton posaient le problème d’un élargissement conséquent du système solaire convenu, allant de 10, 12 planètes à « x », au risque de l’embouteillage intersidéral.
3° Les caractéristiques intrinsèques de Pluton, tant par rapport aux planètes « classiques » - Terre, Mercure, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune - qu’au regard des nouveaux objets découverts - Xena par ex. - ne plaident plus en faveur de sa conservation en qualité de planète au sens stricte de la définition désormais admise sur le papier. Et ce en dépit de la notoriété de notre ami Pluton, notamment de son pays découvreur : les USA.
Comme lot de consolation, Pluton est regardé comme un objet trans-neptunien de premier ordre, donc conséquent, et renommer : planète naine.
Et les astrologues dans tout ça ?
Cette relégation va-t-elle remettre en cause les fondements de l’astrologie, sa pratique, son adhésion ? Nenni.
Que Pluton ne soit plus une planète mais une planète naine ou un objet transneptunien, voilà qui ne change rien à notre affaire, Pluton pouvant être déclassé au niveau sémantique sans que sa symbolique soit affectée, et encore moins absente des interprétations.
Toute la question est de ne pas s’attacher à une sorte de fétichisme englué dans une terminologie astronomique sans grand rapport avec l’essence symbolique d’un corps céleste dont les effets, tant dans au chapitre de l’histoire collective que des figures astrologiques individuelles, sont probants - sans révéler l’exclusive.
Par ailleurs, les coordonnées de Pluton, planète naine, seront de toutes façons connues comme par le passé et ce sera bien aux éditeurs d’éphémérides astrologiques ou de logiciels de se poser la question de la survie de Pluton comme planète ou objet transneptunien ; ici encore il est question de suivre le courant de l’époque, sans autre justification car il est bien avéré que les astronomes doivent plus aux astrologues que le contraire. Que ces messieurs traînent aujourd’hui encore l’astrologie comme une maladie honteuse, c’est bien leur affaire, à tout le moins un défaut d’imagination et de poésie. Le seul tort de certains astrologues, il me semble, c’est d’avoir prétendu à une astrologie scientifique, quelle erreur ! C’est un art conjectural basé sur une puissante symbolique qui n’a rien à voir avec l’astronomie. Qu’on laisse aux astronomes leur télescope et aux astrologues le symbolisme, et que chacun oeuvre à un progrès, l’un dans le mesurable, le chiffré, l’autre dans l’Esprit.
Que vont devenir les Scorpions ? Les ascendants Scorpions ? Comment va-t’on interpréter la « Maison VIII » ? Quel sera le « maître du signe » ?
L’astrologue sait que Mars est la première planète régente du Scorpion - Pluton n’est intervenu qu’en second lieu après sa découverte et son intégration par les astrologues de l’époque - et qu’elle est toujours employée dans l’interprétation d’une figure astrologique. Et ceci est de la même nature pour Uranus et Neptune, qui ont remplacé Saturne et Jupiter pour les signes du Verseau et des Poissons.
Pour notre part, nous avons toujours eu une certaine réserve pour ces maîtrises planétaires modernes : nous tenons toujours le plus grand compte des maîtrises traditionnelles, dont Mars, Jupiter et Saturne pour les signes concernés. Quant à la maison VIII, si elle se trouve en Scorpion, Mars en sera le recours. Mais, ici encore, rien n’interdit de conserver Pluton comme le maître du Scorpion. Reste que l’impact de cette adaptation sémantique influencera les mentalités, le grand public notamment ; celui-ci se sentira frustré que son « maître planétaire » ne soit qu’une planète naine. Il est donc plus que probable que Pluton devienne un objet transneptunien dans les mentalités et les études astrologiques, d’un proche demain.
En finale, cette nouvelle classification est une bonne chose
Depuis des années, certains astrologues ajoutent des tonnes de symboles dans une figure de nativité [étoiles, astéroïdes, mi-points, etc.], à tel degré que tout événement est justifiable.
Les dernières découvertes des astronomes relançaient le débat par l’ajout prochain d’autres planètes au système solaire. Grand aurait été le risque d’une pléthore planétaire avec un cycle avoisinant les 4 154 395,421 jours [11 374 années] pour UB313, ou Xena [source 2], sans grand rapport avec la durée d’une vie humaine ; et surtout de la validation des aspects (sextil, quadrature, trigone, opposition].
En rester à Pluton [90 613,306 jours - 248,09 années] déchu ou pas, apparaît une attitude juste, à tout le moins capable de coller avec le déroulé de la vie humaine au regard de l’astrologie : seule une partie des aspects du cycle complet de Pluton se vit à l’échelle humaine.
Qu’ils soient toutefois remerciés ces gens de l’UAI pour ce coup de balai sémantique ! car loin de fermer le champ de l’investigation astrologique, il participe à l’assainir, non en le limitant mais en affinant le rapport sujet-objet.
Source :
2. http://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9riode_de_r%C3%A9volution
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samedi 26 août 2006
Marc CERBÈRE
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