Fillon a bien été élu président de l’UMP par une [courte] majorité de militants. Je l’ai écrit, le 17 novembre. Et Fillon a confirmé lui-même sa victoire le soir du 18 :

« Nous avons remonté tous les résultats de toutes les fédérations de France métropolitaine, d’outre-mer et des Français de l’étranger. Ces résultats me donnent une courte victoire. Ils seront définitifs quand la Cocoe les aura proclamés. Je ne laisserai pas la victoire volée aux militants. Ce qui est en jeu c’est l’honneur de notre famille politique et la crédibilité de la droite et du centre. Nous n’avons pas le droit de proclamer des résultats avant la Cocoe. Je ne lâcherai rien car ce qui est en cause aujourd’hui : la capacité de la droite et du centre à incarner le redressement de notre pays. »

Et de commenter le 19 dans la nuit : « [...] Les méthodes qui se sont déployées ne rencontrent aucune approbation. Au-delà des nombreuses irrégularités de ce scrutin, que j’aurais pu contester, ce qui me frappe, c’est que la fracture qui traverse notre camp est manifeste. Elle est à la fois politique et morale [...] »

 On ne peut guère suspecter M. Fillon, 1er ministre de la France sous Sarkozy, de mensonge. Tout le monde connaît son sens de l’Etat, son sérieux, sa réserve, sa lucidité ; un tel tempérament ne ment pas, il sert une cause, un idéal.

MANOEUVRE SOUTERRAINE EN FAMILLE

Mais, la commission des élections UMP [Cocoe] a penché du côté de Copé comme cela était à craindre : Il est connu de source presse [pertinente] que les membres de cette commission sont pro-Copé ; des doutes avaient d’ailleurs été émis par l’équipe Fillon. Et bien sûr avec une conjonction Soleil-Mercure en Scorpion [le 17] au temps du scrutin, les manoeuvres, magouilles et autres irrégularités ne sont jamais loin alors que quelques personnes ont décidé de garder la main sur un parti politique, mais moi je n’aurais jamais écrit cela avant, parce que je pensais sans tache les dirigeants politiques qui s’adressent au « peuple de France ».

FILLON RESPECTUEUX

Fillon, qui reste avant tout un politique consciencieux, a donc pris acte des résultats : la décision de la commission électorale, tout en dénonçant la procédure. C’est qu’il en va du maintien de l’UMP afin que le parti n’explose pas en vol. On n’en saura donc pas plus [publiquement]. Mais ce que je sais, c’est que Fillon s’est fait voler la victoire.

COPE, LEADER AUX 98 VOIX

Telle est donc la marche de la démocratie dans notre beau pays. Affligeant spectacle qu’on pensait réservé au parti d’en face. M. Hollande et le PS remercient probablement en privé le parti de droite. Et des « militants » comme des « sympathisants » encore UMP, seront en droit de s’interroger : « Rendre sa carte ? » « Allez voir ailleurs ? » L’UDI, ça à l’air sympa, sans pitbull à la maison.

RIEN N’EST FIGE

Toutefois, la présidence de l’UMP n’est pas la désignation du candidat à la primaire de 2016 [c’est une option] et Fillon demeure toujours le « recours », sauf s’il renonçait ou bifurquait, mais la ligne politique [le coeur qui bat] porte évidemment l’empreinte de son président désigné par la Cocoe. Et ça, c’est nettement moins festif.