Il devait réenchanter le rêve français ; il le désenchanta. Il devait renégocier le traité européen ; il le signa en l’état. Il devait réduire le déficit à 3% ; il quémanda un délai à Bruxelles. Il devait inverser la courbe du chômage ; il s’aggrava. Il devait être exemplaire dans sa vie privée ; il courut le guilledou, puis répudia sans autre forme la favorite. Il devait rassembler les Français ; il les divisa. Il devait éradiquer son seul ennemi, la finance ; il offrit des milliards au patronat, rien à ses électeurs. Il se présenta candidat socialiste ; il fit son coming out politique social-démocrate sous le règne de Pierre Gattaz. Il, lui, moi je, président de la République française, François Hollande ; il, en effet, a perdu les élections municipales.
Le militant socialiste, comme le sympathisant, ne peut être qu’ulcéré par la politique menée par l’homme qu’il a porté au pouvoir en 2012, alors qu’il avait mis tant d’espoir en lui, et qu’il avait crié à plein poumon, en chœur avec d’autres : « Tous ensemble ! Tous ensemble ! » Depuis, celui-ci s’est retourné, et une fois et deux, et ça lui a fait très mal. Oh, ce n’est pourtant pas sans avoir averti ici, de nombreuses fois, sur les dangers du socialisme, surtout sur son mensonge. Et voilà.
Conséquemment, le militant comme le sympathisant peut être tenté de voter pour un parti vraiment à gauche, mais pas de gouvernement [rejet/sanction] ou s’abstenir dès le premier tour. Et c’est dans ce défaut à l’adhésion au vote, entre rejet et abstention, que se jouera la déroute du parti socialiste.
Plus qu’un état planétaire particulier au temps électif [23 et 30 mars], et au demeurant facilement repérable, comme vous savez et comme nous vous le disions à l’avance dans d’autres articles, ce qui se passe aujourd’hui [un pouvoir socialiste hagard] est le résultat d’une situation qui a vu un homme accéder à la tête de l’État français alors qu’il n’aurait jamais dû y prétendre - « Même pas en rêve », disait M. Fabius, pourtant socialiste et aujourd’hui ministre des Affaires étrangères, et plus si affinités -, son ciel d’alors étant vide, surtout l’évidence de l’affaissement de la fonction présidentielle qui ne correspond plus à l’incarnation d’un homme d’État pour la nation, pas plus qu’à la rencontre d’un homme et d’un peuple, mais à un poste de gestionnaire aligné sur la politique dictée à la tête de l’Europe. N’importe qui veut devenir chef de l’État ; voyez M. Valls, moins de 6% [1] à la primaire socialiste 2011 et une ambition.
Un des aspects de la démocratie, qui reste cependant le meilleur système à défaut d’un autre plus performant à trouver, c’est que nous votons comme nous zappons, à l’émotion, soumis au système attrait-répulsion, de sorte que le risque existe bel et bien de porter au pouvoir la figure d’un Guignol comme aussi bien que celle d’un Belzébuth.
Depuis le temps que d’aucuns parlent du « Front », quelques-uns avec épouvante, la majorité avec envie ou désir de transgression, et qu’ici sur ce site nous n’avons jamais manqué deprévoir à l’avance, et au futur simple, les évolutions de ce parti politique que très tôt nous avons considéré comme un parti comme les autres, l’échéance des municipales marque un nouveau défi.
Autant l’écrire tout de suite, et sans vouloir doucher les espoirs de certains, nous n’avons pas eu le ressenti d’une vague bleu marine ; en revanche, une poussée frontiste, oui. Et comment en serait-il autrement avec l’article que nous avions publié en septembre 2010 : « Populisme, nationalisme, radicalité, la surenchère ».
Poussée frontiste donc, avec au moins une ville gagnée, surtout un nombre conséquent de conseillers municipaux, toute chose qui affirme un maillage territorial et une pénétration dans le tissu rural de notre pays. Mais il faut se rappeler qu’il y a en France 36 000 communes et que quelque 500 000 conseillers municipaux seront élus aux municipales. Écrire sur une vague bleu marine, la moyenne n’y est pas. Mais, c’est évidemment un succès tant en rapport des municipales de 2008, qu’au nombre d’élus jusqu’ici.
Ici encore, les Cassandre ne manqueront pas de s’interroger, puis de « prédire » l’avenir de la gestion de tel ou tel édile frontiste. Qu’on nous permette, serviteur déclaré de la prévision, celle-ci : « On peut augurer que les élus frontistes ne feront ni mieux ni pire que les élus des autres partis, mais il est permis d’écrire que tel élu du FN ayant un bagage universitaire peut faire aussi bien sinon mieux que tel cul-terreux élu maire ne possédant en tout et pour tout que son certificat d’études, sa bonne volonté, un taux élevé de mauvais cholestérol, et sa carte au Parti communiste français. »
Alors que le parti de droite, l’UMP, a devant lui un boulevard inespéré, comme jamais, vu l’amateurisme du gouvernement socialiste, on ne perçoit rien, ou si peu, et c’est bien le comble. Des mots. Des petites phrases. Des banalités. Surtout, on n’entend rien. C’est un vrai malaise. Ces types sont désespérants. Et en plus il a fallu renflouer les caisses du parti. Heureusement que les électeurs suppléeront par leur mobilisation à la pâleur de leurs leaders, permettant à la droite de se conforter, et d’acter une « victoire ».
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dimanche 2 mars 2014
Marc CERBÈRE
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